Le titre mérite une explication. Il ne s’agit pas d’une étude exhaustive sur « les » salafistes en Tunisie. Pour mesurer leur impact avec exactitude, il y aurait lieu de recourir à des indicateurs précis tels que le renouveau théologique, les textes législatifs, les programmes d’enseignement, les pratiques culturelles (ramadan, prière à la mosquée), la place de femme, la limitation des naissances, les vêtements, l’art, la violence, etc. Non seulement il est encore trop tôt pour ce type d’enquête, mais je n’ai pas la compétence voulue pour tenter ce genre d’analyse. En revanche, je peux être le témoin portant un regard positif sur ce qui se passe dans le pays qui m’accueille depuis près de soixante ans. C’est ainsi que, dès les premières manifestations du salafisme, je les ai enregistrées dans l’ordre chronologique et je me suis astreint au suivi qui manque parfois aux médias. Dans une seconde étape, je les ai regroupées selon quelques points de repère et selon leur fréquence.