Bagdad. Des habitations dans un quartier populaire, aujourd'hui disparues ou presque. Des maisons construites dans le style oriental authentique. Dans chaque habitation, il y a une cour, un iwân, un sous-sol, une beitouna, un kafechkân, des chanachils. Des chambres réparties autour d'une cour-patio. Un premier étage. Un deuxième étage. Dans une chambre - dans deux chambres pour les plus fortunés - loge une famille. Ainsi, dans la même maison, habitent plusieurs familles et quelquefois des célibataires. Il arrive aussi que, dans cette maison vivent, côte à côte, une famille musulmane et une famille juive. Locataires de la même maison, tous communient dans une fraternité humaine complète. Le titre du roman fait allusion à la toile invisible - pareille à celle que l'araignée tisse pour capturer ses proies - dans laquelle l'histoire et la politique enferment les hommes. Pris au piège d'événements qui les dépassent, les locataires sont comme les insectes qui, emprisonnés dans la toile arachnéenne, attendent d'être dévorés par l'araignée qui leur a tendu un piège mortel. Ainsi, condamnés à subir le destin des insectes pris dans ce piège, les êtres humains sont, eux aussi, la pâture de l'histoire et de la politique. Locataires des toiles d'araignée est un roman qui relate les événements qui ponctuent la vie quotidienne des Juifs de Bagdad dans les années cinquante, juste avant l'exode massif qui a mis fin à leur présence millénaire en Irak.