Les récits regroupés dans ces Jours de Kabylie apparaissent tels d'indispensables compléments au Journal de Mouloud Feraoun et aux situations géographiques et narratives de son œuvre romanesque. Les illustrations de Charles Brouty, fin connaisseur de l'Algérie, ne sont pas de simples "mises en images" mais s'intègrent véritablement au texte pour s'y fondre et lui donner du relief. Les visions des deux auteurs, l'artiste et l'écrivain, se mélangent ainsi et donnent à ce livre toute sa saveur ; l'évocation de la Kabylie, de ses paysages comme de ses habitants, y prend une dimension aussi pudique et sensible que poignante.
Un jour, elle a glissé un mot dans la poche d'un des pantalons qu'elle confectionnait pour une grande maison de couture. Un appel au secours enfantin. Depuis, elle est convoquée à la Sécurité, interrogée par un homme qui lui pose sans cesse les mêmes questions. Entre deux interrogatoires, il ne reste que des miettes de vie : un mari qui boit pour avoir moins peur, des parents pitoyables et des voisins qui n'osent même plus sortir de chez eux. Comment résister, comment éviter cette angoisse ? Elle ne répondra plus à la convocation...