كنت أحيا في عالم الكتب والورق لأنه المكان الوحيد الذي أجد فيه من يتكلم لغتي، ومن يفهمني دون أن أتكلم... أن أكتب بتلك اللغة نصا عن لعنة ذاكرة أصيب بها منسي في كتاب من طبعة قديمة، أن تكون المغامرة في ذلك المخطوط متاهة أبوابها عناوين كتب أحببتها وكل باب وكل باب فيها يفضي إلى باب آخر، وكل عنوان كتاب يقودني إلى عنوان جديد ي خريطة بحث وحدي أفهم دلالة مفاتيحها... مخطوط رواية لغتها أبجدية وحدي أكتبها وأفهمها، هل يمكن أن يحبها غيري وهل يقبل قراؤها المحتملون أن يبحروا معي إلى تلك الجزيرة البعيدة بحثا عن كنز مفقود قد نجده وقد لا نفعل؟
" Le livre est beau, net, désespéré et étrangement consolateur. Comme le sont très souvent les romans de Jean-Paul Dubois. "
Télérama
Paul Hansen purge sa peine dans un pénitencier canadien.
Dans la cellule qu'il partage avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre, il se raconte sa vie. L'enfance, à Toulouse, entre un père pasteur et une mère gérante d'une salle de cinema. Son métier de superintendant à la résidence L'Excelsior, où il réparait les âmes et entretenait les bâtiments. Les moments de folle liberté dans l'aéroplane de Winona, sa compagne pilote. Et le crime qui l'a conduit en prison.
Dans cet admirable roman, on retrouve un écrivain animé par un sens aigu de la fraternité . Et par un sentiment de révolte à l'égard de toutes les injustices.
Né à Toulouse, Jean-Paul Dubois est l'auteur de nombreux ouvrages disponibles chez Points. Il a obtenu le prix France Télévisions 1996 pour Kennedy et moi, le prix Femina et le prix du roman Fnac 2004 pour Une vie française et le prix Goncourt 2019 pour Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon.
"Il n'y a pas de meilleur lycée que le lycée Notre-Dame du Nil. Il n'y en a pas de plus haut non plus. 2 500 mètres annoncent fièrement les professeurs blancs. 2 493, corrige soeur Lydwine, la professeure de géographie. “On est si près du ciel”, murmure la mère supérieure en joignant les mains." Rwanda, début des années 1970. Au lycée Notre-Dame du Nil, près des sources du grand fleuve égyptien, de jeunes filles en fl eurs se préparent à devenir de bonnes épouses, de bonnes mères, de bonnes chrétiennes. Mais
sous le calme apparent couve la haine raciale. Un quota "ethnique" limite à 10 % le nombre des élèves tutsi, les persécutions se multiplient et voici que s'approchent les nervis du pouvoir... Rescapée du massacre des Tutsi, Scholastique Mukasonga
nous offre une oeuvre poignante, où des adolescentes aux mains nues tentent d'échapper à une Histoire monstrueuse.
"Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées. Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice, sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne sommes pas prévenus de l'irrémédiable."
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