L'avènement de la démocratie a remis en question la conception commune à toutes les traditions religieuses où l'ordre politique «juste» et «légitime» doit être l'incarnation d'un ordre supérieur selon la volonté de(s) Dieu(x). Les autorités religieuses ont alors recherché des principes de démocratie dans les faits fondateurs des différentes religions, après et en même temps que d'autres adeptes des mêmes traditions continuaient à la rejeter comme un système de gouvernement «sans Dieu(x)», «sans foi ni loi» et ne pouvant que conduire à la «perdition» des sociétés qui l'adoptent.
Les contributions ici réunies montrent, chacune à sa façon et par-delà les différences inhérentes à chaque tradition, époque ou pays, de profondes similitudes. Partout, depuis le XVIIIe siècle, les processus de démocratisation, et la sécularisation qui les ont accompagnés, ont engendré une idéologisation de la religion en conflit avec les institutions et les formes traditionnelles. Pour certaines traditions, cette réaction est encore dominante ; les processus de démocratisation n'étant encore qu'à leur début.
Pour d'autres, les conquêtes démocratiques et les échecs enregistrés par les idéologies religieuses ont conduit à une marginalisation de ce dernier phénomène au profit de l'apparition d'expressions politiques se référant à la religion tout en intégrant l'idée démocratique. Qu'en sera-t-il à l'avenir, avec l'accélération et l'intensification des processus de mondialisation ?
Professeur de science politique à l'université de Lyon, il est chercheur au Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO), à la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, au Centre national de la recherche scientifique et à l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain.
Directeur du département d'études arabes à l'université Lumière-Lyon-II entre 1996 et 1997 et du GREMMO entre 2004 et 2007, il est membre du conseil scientifique international du World Congress of Middle Eastern Studies à Barcelone, du comité de pilotage de l'Institut supérieur d'étude du religieux et de la laïcité et du comité scientifique de revues comme Prologues, la Revue maghrébine des livres, Alpha1 et la Revue tunisienne de science politique.
Ses travaux traitent l'histoire des idées politiques dans le monde arabe, le rapport entre la politique et le religieux dans le champ islamique et les rapports entre savoir et pouvoir.
En 2009, il obtient le prix du Grand Atlas au Maroc pour la version espagnole de son livre Le Politique et le religieux dans le champ islamiqu
La décolonisation faite, cet essai de compréhension du rapport Noir-Blanc a gardé toute sa valeur prophétique : car le racisme, malgré les horreurs dont il a affligé le monde, reste un problème d'avenir.
Il est ici abordé et combattu de front, avec toutes les ressources des sciences de l'homme et avec la passion de celui qui allait devenir un maître à penser pour beaucoup d'intellectuels du tiers monde.
Frantz Fanon (1925-1961)
Né à Fort-de-France, il s'engage dans les Forces française libre en 1943, puis étudie la médecine, la philosophie et la psychologie à Lyon. Il devient médecin-chef de l'hôpital psychiatrique de Blida, mais il est expulsé d'Algérie en 1957 et s'installe à Tunis où il reste lié avec les dirigeants du GPRA. Il meurt d'une leucémie après avoir publié deux autres ouvrages consacrés à la révolution algérienne et à la décolonisation.
Jacques Ellul (1912-1994) et Bernard Charbonneau (1910-1996), amis et animateurs dans le Sud-Ouest du mouvement personnaliste, faisaient partie des " non-conformistes " des années 1930, une nébuleuse intellectuelle foisonnante gravitant autour d'une critique non marxiste de l'aliénation de l'homme moderne. Toute une jeunesse intellectuelle en ébullition qui veut rompre avec ce qu'elle appelle le " désordre établi " et opérer un changement de mentalité susceptible de provoquer une révolution qui permettra à chacun de s'affirmer en tant que personne singulière dans un milieu à " hauteur d'homme ".