Si le monde arabe est en émoi depuis déjà une décennie, il n’en demeure pas moins que son érosion se prépare depuis bien plus longtemps.Au Machrek, on surfe sur les schismes religieux pour maintenir la région dans un état de fracture, afin de pouvoir en extraire plus aisément ses richesses naturelles. Au Maghreb, ce sont plutôt les différences ethniques qui sont exploitées pour aboutir, in fine, à sa « balkanisation » progressive. Aujourd’hui, alors même que le mot arabe peine à être prononcé dans un territoire pourtant...
Hafsa Kara-Mustapha est une journaliste, analyste politique et commentatrice qui se concentre particulièrement sur le Moyen-Orient et l’Afrique. Elle a travaillé pour le groupe FTet Reuters et son travail a été publié dans le Middle East Magazine, le Jane's Foreign report et de nombreuses publications internationales. Apparaissant régulièrement comme experte à la télévision et à la radio, Hafsa peut être vue sur RT et Press TV.
"Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu'un m'exhorte :
- Vous ne devez pas oublier que ce n'est plus votre mari, l'homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n'êtes pas suicidaire. Prenez-vous en main !"
Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l'explosion de la centrale ?
Svetlana Alexievitch nous laisse entrevoir un monde bouleversant : celui des survivants, à qui elle cède la parole. L'événement prend alors une tout autre dimension.
Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.