Publié en Italie en 2019, ce livre voulait monter au public italien, souvent imprégné de racisme ou d’islamophobie, que les jeunes tunisiens vivent les mêmes sentiments de frustration ou d’apathie, le même désir de partir, la même désaffection pour la politique ou le même discrédit vis-à-vis des institutions publiques qui affectent les jeunes italiens et que la cause de ce mal-être générationnel est à chercher dans les dynamiques économiques et politiques globales qui gouvernent notre monde.
Pour se défendre dans un procès qu'il s'intente à lui-même, l'auteur fait défiler au galop un passé évanoui. Il va de l'âge d'or d'un classicisme qui règne sur l'Europe à l'effondrement de ce "monde d'hier" si cher à Stefan Zweig. De Colbert, Fouquet, Bossuet ou Racine à François Mitterrand, Raymond Aron, Paul Morand et Aragon. Mais les charmes d'une vie et les tourbillons de l'histoire ne suffisent pas à l'accusé : "Vous n'imaginiez tout de même pas que j'allais me contenter de vous débiter des souvenirs d'enfance et de jeunesse ? Je ne me mets pas très haut, mais je ne suis pas tombé assez bas pour vous livrer ce qu'on appelle des Mémoires."