Question. Pourquoi un jour a-t-on cessé d’inventer notre avenir ? Peut être parce qu’on s’est fatigué à inventer Allah. L’algèbre. La nomenclature des astres. Fatigués à inscrire le paradis d’Allah sur une terre ingrate. A ciseler dans stuc des stalactites au milieu de jardins de roses, de miroirs d’eau cernés de cyprès. Et maintenant c’est trop tard. Trop de retard accumulé. Maintenant on est largués. Et ce n’est pas d’hier. On l’a laissée derrière nous, notre modernité, un âge d’or, brocards et damas, bassins réfléchissant des dentelles de pierre, vasques où pleuvent des jets d’eau, jardins de délices… Tous ces cache-misère de la nostalgie millénaire.