"Le 17 décembre 2010, un garçon brun comme les blés, frêle comme un roseau, souriant comme la lune, et aux yeux clairs comme l'eau de certains lacs qu'il n'avait jamais eu la chance de contempler, criant sa détresse et défiant le mal qui assassinait son pays, créa l'espoir chez tout un peuple de jeunes et de moins jeunes. Il leur fit découvrir qu'ils étaient bien capables de dire NON et de s'opposer à leur sort.
Ce jour-là, Lina-Leena-Linah-Leenah-La Nôtre n'eut pas à réfléchir et se refusa à toute discussion. Sans hésitation, elle prit son bâton de pèlerin, son appareil photo et partit vers le sud", écrit Linah Ben Mhenni dans Le Soleil au coeur, l'une des cinq nouvelles de ce volume. Le "Printemps tunisien" déclenché par l'immolation de Mohamed Bouazizi, qui est aussi devenu le "Printemps arabe", est également un printemps littéraire.
Une aspiration à la liberté de parole et d'écriture, qui ne s'était pas exprimée avec autant de force depuis longtemps, s'est emparée de beaucoup sur un axe allant de Casablanca à Sanaa. Au centre, la Tunisie a ouvert la voie. Et des voix se sont élevées de ce beau pays méditerranéen. trop longtemps réduit à une image de carte postale.