À Roulettenbourg, on vient pour le casino plus que pour la douceur de l'air. Et ce n'est pas par hasard que s'y installe un général russe, veuf et désargenté, avec toute sa compagnie : sa belle-fille, la très convoitée Pauline ; sa fiancée, Mlle Blanche ; le marquis des Grieux, un Français qui détient des hypothèques sur ses biens ; ses enfants et leur précepteur, Alexeï Ivanovitch... Inextricablement liés par l'amour ou par l'argent, tous attendent la mort de la baboulinka, la vieille tante grabataire, dont l'héritage réglerait bien des problèmes. Mais voici que la prétendue mourante débarque à l'improviste et se prend au jeu de la roulette...
Ces « notes d'un jeune homme », écrites en un mois à peine entre deux parties de Crime et châtiment, plongent le lecteur dans l'enfer du jeu. Si, comme la passion amoureuse, la roulette peut réduire en esclavage, elle symbolise aussi la liberté de l'âme russe : quand certains thésaurisent, d'autres risquent gros et dilapident avec panache.