De l'Allemagne (1813) nait de l'exil de Mme de Staël, chassée de Paris en 1803 après la parution de son premier roman Delphine, condamné par Napoléon. Convertissant cette sanction en opportunité de voyage, cette intellectuelle passionnée part à la découverte d'elle-même et de ce pays fantasmé.
Dans ce premier volet, l'auteur décrypte les us et coutumes des Allemands et entame une réflexion sur la littérature et les arts. En faisant l'éloge de l'ailleurs, Mme de Staël livre un ouvrage résolument romantique. Lamartine, Gérard de Nerval et bien d'autres lui seront redevables de cette initiation à la culture d'outre-Rhin. La littérature française accomplira avec eux ce que De l'Allemagne préconisait.
Jacques Ellul (1912-1994) et Bernard Charbonneau (1910-1996), amis et animateurs dans le Sud-Ouest du mouvement personnaliste, faisaient partie des " non-conformistes " des années 1930, une nébuleuse intellectuelle foisonnante gravitant autour d'une critique non marxiste de l'aliénation de l'homme moderne. Toute une jeunesse intellectuelle en ébullition qui veut rompre avec ce qu'elle appelle le " désordre établi " et opérer un changement de mentalité susceptible de provoquer une révolution qui permettra à chacun de s'affirmer en tant que personne singulière dans un milieu à " hauteur d'homme ".