Ce roman est inspiré d'un crime sauvage commis dans un quartier populaire de Tunis dans les années 70 : un jeune homme d'une vingtaine d'années avait brûlé sa mère veuve sous la pression des habitants du quartier qui l'accusaient de prostitution clandestine... Mais l'auteur a choisi la décennie 2000 comme cadre pour les événements de son roman. En effet, cette décennie était marquée par des crises sociales et politiques qui allaient conduire à la chute du régime de Ben Ali. Le héros du roman est un de ces milliers de jeunes touchés par les crises. Sa mère, une très belle femme, qui a consommé un mariage sans amour, est constamment persécutée par les habitants du quartier qui se plaisaient à empoisonner sa vie, l'accusant surtout de prostitution clandestine ; cela ne tarde pas à provoquer une violente confrontation entre la mère et le fils qui finit par un crime odieux.
Hassouna Mosbahi est né en 1950 à El Ala (Tunisie) où il vit aujourd’hui après avoir passé vingt ans en Allemagne. Auteur reconnu de langue arabe, il a publié nouvelles et romans plusieurs fois primés. Il est aussi critique littéraire, traducteur et journaliste. Traduite en anglais et en allemand (Retour à Tarchich a reçu en 2000 le Prix de la Ville de Munich), son œuvre a été récompensée en 2016 par le Prix Mohamed Zaf Zaf pour le roman arabe. Pas de deuil pour ma mère est son premier roman à paraître en langue française.
À l'école, je suis Maurice, celui qui répond parfaitement aux questions de la maîtresse et utilise de belles formules de politesse. Mais à la maison je suis Mo, Tit'tête ou bouffon à lunettes, celui qui dit des gros mots. Depuis que j'ai découvert que mon copain Hippolyte a une famille pleine de gens célèbres, ma vie s'est effondrée. Dans ma famille à moi, on rigole bien, mais une chose est sûre : y a pas de héros, rien que des zéros. Enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à ce que maman sorte un vieil album photo du placard à fouillis...