Toute mon adolescence, j'étais persuadée que les personnages d'A la recherche du temps perdu étaient des cousins que je n'avais pas encore rencontrés. A la maison, les répliques de Charlus, les vacheries de la duchesse de Guermantes se confondaient avec les bons mots entendus à table, sans solution de continuité entre fiction et réalité. Car le monde révolu où j'ai grandi était encore celui de Proust, qui avait connu mes arrière-grands-parents, dont les noms figurent dans son roman. J'ai fini, vers l'âge de vingt ans, par lire la Recherche. Et là, ma vie a changé. Proust savait mieux que moi ce que je traversais. Avant même ma rupture avec ma propre famille, il m'offrait une méditation sur l'exil intérieur vécu par celles et ceux qui s'écartent des normes sociales et sexuelles. Proust m'a constituée comme sujet. L. M.
Patience Portefeux, 53 ans, deux filles, un chien, un fiancé flic et une vieille mère en EHPAD. Patience trime. Patience est traductrice de l'arabe pour le ministère de la Justice. Des milliers d'heures à transcrire des écoutes entre petits dealers et grands bandits. Puis Patience franchit la ligne jaune : elle détourne une montagne de cannabis issue d'un Go Fast. Sans culpabilité ni effroi. Simplement une petite entorse morale. Et encore. Et Patience devient la Daronne.
Hannelore Cayre est avocate pénaliste à Paris. Elle est notamment l'auteur de Commis d'office, qu'elle a porté elle-même à l'écran.
" Cette aventure de rebelle qui n'a peur de rien est l'une des réussites de l'année pour sa férocité pleine d'humour, son mauvais esprit, son écriture acide et caracolante. "
Christine Ferniot, Télérama
Retrouvez l'adaptation du livre au cinéma le 9 septembre.