« Dans un village de la Manche dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait, il n’y a pas si longtemps, un de ces hidalgos à lance au râtelier, bouclier antique, maigre rosse et lévrier courant. Un pot-au-feu plus vache que mouton, du ragoût tous les soirs ou presque, des lentilles le vendredi, quelque pigeonneau le dimanche en plus de l’ordinaire consommaient les trois quarts de son bien. Le reste filait avec une casaque de bon drap noir et des chausses de velours pour les fêtes avec leurs couvre-pieds assortis ; les jours de semaine il tenait son rang avec un drap fin, gris souris.
»Jean-Raymond Fanlo a tant dépoussiéré ce texte fabuleux qu’ il le fait sonner comme une nouveauté. Fabrice Gaignault, Lire.Nouvelle traduction, présentation et notes de Jean-Raymond Fanlo.
Jusqu'à hier 17h00, j'étais une fée du logis. Pas évident pour un garçon, mais quand on a un papa qui perd régulièrement ses boutons et qui serait du genre à faire cuire des pâtes sans eau, il faut bien faire un effort. Seulement, il y a des limites. Si vous voulez tout savoir, j'en ai assez de vivre seul avec un savant fou, qui est capable de mettre le feu à la cuisine, tout en oubliant d'éteindre le robinet de la baignoire. Heureusement, ma copine Elsa a eu une idée géniale. « C'est une femme qu'il lui faut ! » m'a-t-elle dit. Elle a raison, mais comment savoir quelle femme pourra tomber amoureuse de mon père ? Elsa a réponse à tout : « Si une femme attrape les joues roses à cause de ton père, c'est qu'elle est prête à l'épouser, » m'a-t-elle répondu. Il paraît que l'amour fait rougir. Il ne nous reste donc plus qu'à trouver les joues roses et la dame qui va avec.