Pour mettre en scène le combat d'une sainteté qui se défend contre les puissances des ténèbres, Matthew G. Lewis déploie, avec un art consommé de la gradation dans l'horrible, une multitude de récits d'une audace et d'une cruauté rares. Sade et Breton, entre autres, plaçaient très haut ce chef-d'oeuvre du roman gothique, dont Antonin Artaud — qui en a réalisé une "copie" — disait : "Je continuerai à tenir pour une oeuvre essentielle Le Moine, qui bouscule cene réalité à pleins bras, qui traîne devant moi des sorciers, des apparitions et des larves avec le naturel le plus parfait, et qui fait enfin du surnaturel une réalité comme les autres."