« J'écris comme j'aime. »
Ces lettres aux trois hommes que l'écrivaine nomade Isabelle Eberhardt a le plus aimés - son frère Augustin, qui se suicida ; son confident Ali Abdul Wahab ; et son mari Slimène Ehnni - nous font pénétrer dans l'intimité d'un être étrange, objet de scandale et de ferveur, une femme qui, à vingt ans, parle d'elle au masculin et tourne le dos à l'Europe de la Belle Époque pour accomplir son rêve de fusion avec le désert. Jamais elle ne céda sur son désir. Elle était de ces personnes rares capables de ressusciter la part d'audace qui somnole en chacun de nous. Sa correspondance se lit comme le récit d'un fulgurant voyage : six années d'errance imaginaire et réelle jusqu'à sa mort, à vingt-sept ans, dans les eaux d'un oued en crue.
"Décembre est un mois où les hommes se saoulent - tuent, violent, se mettent en couple, reconnaissent des enfants qui ne sont pas les leurs, s'enfuient, gémissent, meurent..." "Oh..." raconte trente jours d'une vie sans répit, où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent à tout instant.
Manger des oeufs de Pâques à s'en rendre malade, pousser le chariot de la nouvelle épicerie ou faire éclater un ballon au nez de M. Blédurt, le voisin, ça, c'est chouette comme tout ! Mais passer pour un guignol parce qu'on porte un pull-over avec des canards dessus, ça devrait être interdit... Heureusement, il y a toujours le Grand Cirque des Copains pour rigoler : oui, monsieur, c'est vrai, avec des galipettes et des cacahouètes à l'entrée !