Cet ouvrage raconte l’histoire fabuleuse de Sidi Youssouf Saheb Ettabaâ, un mamelouk d’origine moldave, capturé très jeune par des corsaires du levant puis vendu au marché des esclaves d’Istanbul. Le Caïd de Sfax Si Baccar Jellouli, l’acheta quelque temps après l’offrit à Sidi Hammouda Pacha Bey, à l’occasion de son avènement. D’une intelligence rare et d’une vivacité d’esprit hors du commun, le jeune mamelouk fut vite repéré par le souverain, qui le nomma garde des sceaux alors qu’il avait à peine vingt ans, puis le fit promouvoir surintendant fiscal. Il mit en œuvre à ce titre, une grande réforme qui ne tarda pas à avoir les meilleurs effets sur l’activité économique de la régence. Envoyé à la tête d’une ambassade auprès du Sultan Ottoman, il réussit sa mission et gagna depuis la totale confiance du souverain. Youssef Saheb Ettabaâ constitua alors un puissant lobby politico-économique et devint tellement puissant, que rien ne put être entrepris désormais sans son aval. Hélas, la mort subite de son bien aimé protecteur Sidi Hammouda Pacha Bey, puis l’assassinat de son successeur Sidi Othman Bey, placèrent Youssef Saheb Ettabaâ face à ses ennemis jurés qui ne tardèrent pas à comploter contre lui et l’assassinèrent froidement dans l’enceinte même du palais du Bardo.
La disparition subite de Sidi Hammouda Pacha Bey, et l’assassinat de son Vizir, marquèrent la fin d’une ère d’essor économique, que la régence n’avait connu auparavant que sous le règne des illustres souverains hafsides et qu’hélas, elle ne connaitra jamais plus, du moins sous le règne des cinq beys husseinites qui se succédèrent ensuite, avant l’instauration du protectorat français.
Mal gouverné, le pays fut abandonné à un groupuscule de mamelouks, dont la majorité dont notoirement connue pour son incompétence et sa prévarication.
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