"Les petits cons de la corniche. La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est incisif, leur âge dilaté entre treize en dix-sept, et c'est un seul et même âge, celui de la conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison." Le temps d'un été, quelques adolescents désoeuvrés défient les lois de la gravitation en plongeant le long de la corniche Kennedy. Derrière ses jumelles, un commissaire, chargé de la surveillance de cette zone du littoral, les observe. Entre tolérance zéro et goût de l'interdit, les choses vont s'envenimer... Âpre et sensuelle, la magie de ce roman ne tient qu'à un fil, le fil d'une écriture sans temps morts, cristallisant tous les vertiges.
"Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça." Adèle semble heureuse avec Richard, le médecin qu'elle a épousé. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de collectionner les conquêtes. Dans le jardin de l'ogre est l'histoire d'un corps esclave de ses pulsions que rien ne rassasie. Un roman féroce et viscéral sur l'addiction sexuelle et ses implacables conséquences.
D'autres couleurs nous plonge dans l'univers intellectuel et culturel, mais aussi intime d'Orhan Pamuk. Dans ces soixante-seize essais, discours ou récits, le romancier turc nous parle de son enfance à Istanbul, de l'obtention de son premier passeport ou de la mort de son père. Il se livre à une brillante analyse de la politique turque au sens large et de la place de la Turquie par rapport à l'Europe. Il se remémore également le tremblement de terre d'Izmit en 1999, sa peur, et les catastrophes liées au passage des pétroliers dans le Bosphore. Il rappelle l'importance de Dostoïevski, de Camus, de Thomas Bernhard dans son parcours, puis revient sur l'écriture de ses propres livres. Avant d'évoquer, au centre de son discours de réception du prix Nobel, la figure de son père...Cet ensemble de textes dessine un extraordinaire portrait d'Orhan Pamuk, retraçant pour le lecteur le parcours d'un grand écrivain.Prix Nobel de littérature 2006.
This website uses cookies to ensure you get the best experience on our website