Depuis sa mort en 1968, l'oeuvre et l'influence de Marcel Duchamp, qu'André Breton qualifiait d'"homme le plus intelligent du XXᵉ siècle", n'ont cessé de s'imposer dans le paysage de l'art contemporain. Du futurisme au cubisme, de Dada au surréalisme, l'art de Duchamp accompagne les grandes aventures esthétiques du XXᵉ siècle. Mais c'est surtout à partir des années 60 que son oeuvre s'impose comme une source incontestable pour les jeunes générations. On a beaucoup écrit sur Marcel Duchamp, on a beaucoup glosé sur ses oeuvres, on s'est très peu intéressé à sa vie. Henri-Pierre Roché a écrit que "la plus belle oeuvre de M. D. [était] l'emploi de son temps". Cette biographie développe cette hypothèse, avec la forte conviction que l'examen circonstancié de la vie de Marcel Duchamp fournit un accès privilégié à son oeuvre. Au travers de cette vie faite d'une multitude de rencontres, de secrets et de rebondissements, nous assistons à l'élaboration d'un véritable art de vivre. Le mythe, initié par Breton, d'un Duchamp abandonnant la partie de l'art "pour une partie d'échecs interminable" est là pour corroborer l'aura d'un artiste dont la vie et les oeuvres restent toutes entières dédiées au paradoxe et à l'élégance.
"- Comment s'appellent-ils, ces trois-là ?- Steinbock, Ibbieta et Mirbal, dit le gardien.Le commandant mit ses lorgnons et regarda sa liste : - Steinbock... Steinbock... Voilà. Vous êtes condamné à mort.Vous serez fusillé demain matin.Il regarda encore : - Les deux autres aussi, dit-il.- C'est pas possible, dit Juan. Pas moi.Le commandant le regarda d'un air étonné..."Ce volume comprend Le mur, La chambre, Érostrate, Intimité, et L'enfance d'un chef : "Voici cinq petites déroutes tragiques ou comiques... Toutes ces fuites sont arrêtées par un mur." (Jean-Paul Sartre)
"Loin devant les villas sur la digue, elle se tenait accroupie, les genoux au menton, en plein vent, sur le sable humide de la marée. Elle pouvait passer des heures devant les vagues, dans le vacarme, engloutie dans leur rythme comme dans l'étendue grise, de plus en plus bruyante et immense, de la mer."
Le fantôme qui hante le manoir de Canterville depuis trois siècles est désespéré ! Les nouveaux propriétaires, deriches américains, ne croient pas aux esprits. Vexé, le pauvre fantôme agite ses chaînes et laisse même une trace de sang dans le salon. Parviendra-t-il à prouver son existence en semant la terreur ?
"Un rideau magique, tissé de légendes, était suspendu devant le monde. Cervantes envoya don Quichotte en voyage et déchira le rideau. Le monde s'ouvrit devant le chevalier errant dans toute la nudité comique de sa prose...... c'est en déchirant le rideau de la préinterprétation que Cervantes a mis en route cet art nouveau ; son geste destructeur se reflète et se prolonge dans chaque roman digne de ce nom ; c'est le signe d'identité de l'art du roman."