La fascination mortelle que peut exercer la beauté, tel est le sujet de La mort à Venise, ce chef-d'œuvre d'inspiration très romantique où l'on retrouve l'essentiel de la pensée de Thomas Mann. Gustav Aschenbach, romancier célèbre et taciturne, voit sa vie bouleversée par la beauté divine et la grâce d'un adolescent. Sous le regard interrogateur du jeune Tadzio, la descente aux abîmes de ce veuf respectable, dans une Venise au charme maléfique rongée par le choléra, est un des récits les plus troublants de cet immense écrivain. La mort à Venise est suivi de Tristan, dont l'univers glacé de la montagne et la gaieté factice du sanatorium composent une sorte de prélude à La montagne magique, un des grands romans de Thomas Mann. Un bref récit, Le chemin du cimetière, clôt ce recueil de façon poignante.
En 1550, une question agite la chrétienté : qui sont les Indiens ? Des êtres inférieurs qu'il faut soumettre et convertir ? Ou des hommes, libres et égaux ? Un légat envoyé par le pape doit en décider. Pour l'aider, deux religieux espagnols. Ginès de Sepúlveda, fin lettré, rompu à l'art de la polémique, et Bartolomé de Las Casas, prêtre ayant vécu de nombreuses années dans le Nouveau Monde. Le premier défend la guerre au nom de Dieu. Le second lutte contre l'esclavage des Indiens. Un face-à-face dramatique dont l'écho retentit encore.
" Avec la souveraine liberté du romancier, Jean-Claude Carrière met en scène la célèbre "dispute'. Son beau livre subtil et original est bâti avec un rare sens dramatique. " Paul-Jean Franceschini – L'Express
Marguerite, prématurément vieillie et usée, délaissée par son mari qui lui préfère la vive et fraîche Isabellada, ne sait que faire pour reconquérir l'homme qu'elle aime. Malgré sa bonté et sa générosité, le combat est trop inégal... Mazza, douce et rêveuse jeune femme, mariée et mère de deux enfants, succombe au charme d'un arriviste. Aveuglée par la passion, elle se transforme en une criminelle sans merci pour s'enfuir avec son amant. Dans ces deux textes méconnus, Gustave Flaubert, alors tout jeune écrivain, nous offre deux magnifiques portraits de femmes qui annoncent déjà l'inoubliable Emma Bovary.
"Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible..." Le soir de leur mariage, Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel. Mais en 1962, dans l'Angleterre d'avant la révolution sexuelle, on ne se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu. Dans ce roman dérangeant, magistralement rythmé par l'alternance des points de vue et la présence obsédante de la nature, Ian McEwan excelle une nouvelle fois à distiller l'ambiguïté, et à isoler ces moments révélateurs où bifurque le cours d'une vie.