Cet ouvrage livre au grand public, les résultats d’une enquête inédite sur la Tunisie contemporaine au quotidien, dans le vécu de ses acteurs.
Les auteurs traitent, sans préjugés, de la relation du Tunisien à son corps : le corps voilé du hijâb, le corps vierge, le corps monnayé de la prostituée, le corps traumatisé de l’enfant prématuré. Ils évoquent le lien du Tunisien à son espace de vie : la sociabilité de quartier, la gestion urbaine, la nostalgie des origines chez les populations déracinées (de Djerba, Gafsa, Sfax), ou l’émigration clandestine de la harqua. Sont de même abordées les nouvelles valeurs et les pratiques sociales qui irriguent la société tunisienne : la Saint-Valentin, le satanisme et la « culture métal », les grandes surfaces et la transformation des pratiques alimentaires, le sacrifice de la viande au Sahel. Enfin, des travaux sur les médias tunisiens traitent des représentations de la femme dans la publicité, de la masculinité dans le cinéma, puis des communautés et des réseaux sociaux relayés par Facebook, les blogs, et le piratage informatique. En donnant la parole à vingt et un jeunes chercheurs tunisiens (en sociologie, en anthropologie, en urbanisme, en sciences de l’information et de la communication et en psychologie), dont dix-neuf femmes (un signal fort), cet ouvrage constitue une innovation d’envergure pour les sciences sociales en Tunisie. En se proposant de repenser la société tunisienne de manière contemporaine, il vient confirmer l’image d’une Tunisie en mouvement et en questionnement, d’une histoire ouverte non figée et d’une société en proie à des identités multiples quotidiennement réinventées.