Composé de deux récits distincts, mais écrits par un même et seul auteur, Borj Louzir tente de retracer, à travers les regards et les voix de deux fillettes, deux sœurs, les souvenirs respectifs de leur enfance et la vie d’une famille tunisoise d’oulémas où cohabitaient le cheikh al islam, le nationaliste modéré, le destourien actif et le communiste, où les règles sociales et le dogme religieux, qui rythmaient la vie familiale, ne muselaient pas les femmes et n’enferraient pas les esprits. C’est l’histoire d’une microsociété hiérarchisée, souvent injuste et archaïque, dont les contradictions diverses, créées à bien des égards par le contexte colonial, ont engendré pourtant un certain esprit de liberté, un certain sens de l’humour et un véritable amour de la vie.