Dans l'oeil du Cyclone 14 janvier 2021 Un compatriote parmi tant d'autres, certes, mais la scène est pleine de signification pour l'émigré que je suis. Ayant quitté mon pays un demi-siècle plus tôt afin de me forger un avenir meilleur, me voilà partageant avec lui le pire, au moment même où mon fils et moi venons pour nous ressourcer. Des destins se réunissent et se fondent dans la souffrance d'une ville livrée aux derniers sursauts d'une dictature aux abois. Le simple fait de toucher cette main qui cherche fébrilement la mienne envoie dans tout mon corps une charge d'émotions qui me submerge. On dirait que ma main, qui voulait secourir autrui, a plutôt puisé dans ce contact la force de mon propre salut ! Ma main s'agrippe et ne tremble pas, elle est ferme et résolue, elle prend le temps qu'il faut, elle s'attarde et s'assure, réajuste sa prise, serre celle qui se présente à elle, comme la main d'une mère saisit celle de son enfant avant de traverser une rue dangereuse. Un toucher salvateur pour une rédemption miraculeuse.