Montesquieu disait de la Seconde Guerre punique : «C’est le plus grand spectacle que l’Antiquité nous ait donné». En effet, l’extraordinaire marche de l’armée d’Hannibal, sa traversée des Alpes, les fantastiques batailles du Tessin, de la Trebie, du Lac Trasimène, de Cannes, d'Herdonia, de la Forêt de Selva Litania etc..., le sort de la splendide Capoue, la défense de Syracuse par le génial Archimède et ses géniales inventions, les hésitations de la Grèce, la jalousie et la trahison des oligarques de Carthage, Magon, Hasdrubal, le rusé Fabius Maximus, le jeune Scipion et bien d’autres faits et personnages ont donné à ce conflit une telle dimension que nous en subissons toujours les effets. L’impérialisme, le césarisme, l’exclusivisme, le rejet de l’autre sont nés de la défaite d’une Carthage qui n’a pas su, ou voulu, soutenir son héros. Car Hannibal n’était pas uniquement un stratège et un tacticien de génie. C’était aussi un homme politique de premier plan. Mais cet ouvrage de Abdelaziz Belkhodja ne reprend pas uniquement ces lieux communs. Ses recherches lui permettent de présenter, avec cette nouvelle fresque haute en images, biens des nouveautés sur ce que les Anciens ont appelé «La Guerre d’Hannibal». En mettant en relief la désinformation romaine et certains faits archéologiques, l’auteur nous apprend que la fin de la Deuxième Guerre Romano-carthaginoise ou Guerre punique, n’est pas celle que nous a rapporté l'historien officiel de Rome, Polybe de Mégalopolis, dont les «Histoires» constituent la source essentielle de tout ce qui nous est parvenu.