Mal-aimés de la République, tournés souvent en dérision par des médias peu informés ou des biographes peu crédibles, les dix-neuf Beys sont souvent présentés comme des souverains ignorants, séniles, polygames, apatrides ou, pis encore, des sycophantes qui ont « vendu » la Tunisie à la France en 1881. Clichés et récits fantaisistes se racontent encore aujourd’hui sur leur compte, les faisant passer pour des monarques en carton, vivant dans de somptueux palais et privilégiant la lubricité des harems aux affaires de la Régence. Pourtant, la dynastie husseinite a perduré deux siècles et demi d’affilée sans subir de soulèvements populaires notables, en dehors de celui d’Ali Ben Ghedhahem de 1864. Un soulèvement destiné non pas à renverser le Bey de l’époque, mais plutôt à dénoncer la politique d’austérité de son gouvernement...
Cette biographie romancée et illustrée, sans prétendre à l’exhaustivité, revient, documents à l’appui, sur plusieurs faits réels, contextualisés par rapport aux grands événements régionaux et internationaux ayant marqué la fin du XVIIe jusqu’au début du XXe siècle. Le rôle prépondérant de la franc-maçonnerie, très active sous la IIIe République, les manœuvres des puissances étrangères, surtout après la prise d’Alger (1830), la naissance du sionisme (1897) et les résolutions arbitraires du Congrès de Berlin (1878) ont scellé le sort de la régence de Tunis et celui d’autres régions liées à l’Empire ottoman... Ce retour sur ces deux siècles de la dynastie husseinite (1705-1906), l’auteur le justifie par la lutte d’usure engagée aussi bien par des Beys réformateurs que par une élite d’intellectuels formés par des Zeïtouniens, Sadikiens, Alaouis, Khaldouniens... pour épargner au pays une subordination servile aux diktats d’un puissant colonisateur aux doctrines assimilationnistes...
L’auteur invite les lecteurs à retrouver, à travers son ouvrage, des pans entiers d’une riche et digne histoire dans l’espoir de les voir un jour se réconcilier avec un passé qui reste seul à pouvoir conseiller l’avenir, surtout en cette période de doute et d’antagonisme...
« Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures ! »
(Jules Ferry, 28 juillet 1885)
Après avoir été longtemps dirigeant au sein d’une multinationale, Hichem Kacem est actuellement écrivain, éditeur et consultant en stratégie d’entreprise. Il a à son actif plusieurs ouvrages, dont Par-delà le permis & l’interdit - Versets transcendants du Coran, livre à succès paru à Tunis en 2019.
En 2009, Hichem Kacem a créé et distribué gratuitement, un peu partout dans le monde, des milliers de rubans de la paix au motif du keffieh palestinien.
Le deuil sera planétaire, ils le savent. Ils l'espèrent. Ce 13 novembre 2015, ils sont quatre hommes tassés dans une voiture, en direction du Stade de France. Déterminés à semer le chaos. ...