Au verso du roman national, Suétone a inscrit la légende noire de l'empire romain : l'incestueux Caligula, le sanguinaire Néron... À partir de secrets d'alcôves et de rumeurs, plus ou moins fondées, Suétone a su rendre ignoble le nom des empereurs qui ont fait Rome. L'ignominie exposée dans les Vies des douze Césars consacre une aristocratie émancipée des lois humaines. Baignés dans la moiteur des corps extatiques, ces seigneurs, adoubés par les flots de sang versés, provoquent la même stupeur que les suppliciés dépeints par Jérôme Bosch, la même fascination que les monstres de Sade. Depuis près de deux mille ans, les Vies des douze César nous font pénétrer dans le secret des foyers, du stupre et des gorges tranchées, à la recherche de fantasmes qui sont toujours les nôtres. Plus esthète qu'historien, Suétone écrit l'envers de l'histoire romaine.
"Tu sais ce qui arrive à ceux qui pensent qu'on peut survivre en respectant des lois morales ? Tôt ou tard, ils finissent piétinés."Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Leur fils, Alexandre, étudie dans une prestigieuse université américaine. Mais alors que tout semble leur réussir, une accusation de viol fait voler en éclats ce qu'ils avaient si chèrement acquis.Ce roman puissant interroge la violence du monde contemporain et nous confronte à nos peurs : qui est à l'abri de se retrouver un jour piégé dans un redoutable engrenage ?
"Il m'aura fallu courir le monde et tomber d'un toit pour saisir que je disposais là, sous mes yeux, dans un pays si proche dont j'ignorais les replis, d'un réseau de chemins campagnards ouverts sur le mystère, baignés de pur silence, miraculeusement vides. La vie me laissait une chance, il était donc grand temps de traverser la France à pied sur mes chemins noirs. Là, personne ne vous indique ni comment vous tenir, ni quoi penser, ni même la direction à prendre." Sylvain Tesson.
Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ? C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor. Un succès mondial a récompensé cette joyeuse farce qui, par-delà la drôlerie, est aussi une belle réflexion sur le pouvoir subversif de la lecture.