Fawzia Zouari nous livre un récit familial extraordinaire, shakespearien dans sa trame, son ampleur et son style, dont on ne sort pas indemne.
Le lecteur en est averti, le vertige le saisira, dès les premières pages il ne pourra échapper au désir, plein de risques, de tourner son regard sur lui-même et de s’interroger sur l’histoire de sa propre famille. Il lira le récit de Fawzia Zouari autant qu’il fouillera en lui, et de cette mise en parallèle va sourdre un irrépressible malaise. «On peut tout raconter, ma fille, la cuisine, la guerre, la politique, la fortune pas l’intimité d’une famille c’est l’exposer deux fois au regard. Allah a recommandé de tendre un rideau sur tous les secrets, et le premier des secrets s’appelle la femme», ainsi Yamna, la mère, la matriarche, gardienne du temple et de ses secrets, parlait-elle à sa fille.