À Douar Hicher et Ettadhamen, des jeunes hommes et femmes tentent de définir « la violence ». Telle qu’ils la vivent et se la représentent, elle est multiforme et omniprésente. Elle est aussi bien coercition physique et morale que disqualification symbolique, économique ou politique. Elle s’exerce parmi eux et contre eux. Comment dès lors, restituer, mesurer, comprendre ces différentes formes de violence ? Comment façonnent-elles les rapports de ces jeunes aux institutions publiques, à l’espace et à leurs propres corps, qu’elles investissent marquent, dressent et supplicient, pour paraphraser Foucault. Dix ans après la révolution, cet ouvrage collectif se propose de discuter des violences institutionnelles dans deux quartiers relégués du Grand-Tunis. S’appuyant sur une recherche quantitative et trois études monographiques, il interroge les régimes de violence instituées, dans différentes temporalités. Il pose la question de la légitimité des modes de régulation, d’encadrement et de contrôle des populations analysées.