On se croit tous maîtres de notre destin quand d'un seul coup, on ne l'est plus. Quarante minutes de sommeil changent ma vie, moi, Shayan, un jeune allemand de vingt-neuf ans. Tout juste sorti d’un échec sentimental, je croise par hasard une jeune fille irrésistible venue faire un stage de médecine en Allemagne. Croyant être tombé amoureux de Sophia, une belge d’origine italienne, je vis avec elle les meilleurs... et les pires moments de ma vie. On nous dit tous que l'amour nous rend aveugle. Je confirme! J'étais aveugle, je n'ai pas vu les choses venir. Pourtant, beaucoup m'avaient prévenu, certains par sagesse, d'autres par jalousie. Qu'importe... le résultat est le même. Je repars à zéro, comme Sisyphe. Quand on est au plus bas, il y a deux choix : pleurer son sort pour l'éternité, et cela n'a jamais été mon point fort, ou alors se perdre pour se redécouvrir. Après tout, l'amour peut être charnel mais pas que! Il peut aussi être calme et calculé. C'est de l'amour dans les deux cas. Et la sérendipité se charge du reste et me fait découvrir que c'est le déchirement obligé que vivent les femmes "venues d'ailleurs" entre l’émancipation imposée par un monde où l'image règne d'une part et les contraintes des traditions et de la famille de l'autre qui crée les cassures obligées. Il est certes plus facile de s'enfuir que de s'assumer quand on se croit introuvable... Et puis même les plus vulnérables croient quelque part qu'ils sont maîtres de leur destin, jusqu'au jour où ils ne le sont plus... Karma. Et comme on perd facilement le contrôle du destin, on le regagne parfois tout aussi facilement... avant de le reperdre. Car, si fort que l'on soit, surtout quand le vent semble tourner en notre faveur, on a tous un talon d'Achille. Quand j'entends les gens dire que la vie est un éternel recommencement, ça me donne de mauvaises envies. Ma vie à moi, je la recommencerai. Car dans la souffrance, j'ai eu beaucoup de plaisir... et d'amour.