« Nous aimons des êtres, nous attachons à des choses, et tout ce petit monde grandit en nos cœurs et en nos esprits jusqu’à ce qu’il soit transfiguré par l’éclat de l’immortalité.
Mais quand nous faisons l’expérience de leur fragilité, quand nous prenons conscience qu’elles ne sont pas d’airain mais en porcelaine, nos cœurs et nos esprits s’en retrouvent fêlés, pour toujours. Nous succombons alors à la folle tentation de descendre dans les caves profondes, en quête des morceaux brisés, obsédés par le désir aveugle de les recoller et de les tenir à nouveau entre mains. Mais nous risquons d’y demeurer à tout jamais, fragments de porcelaine disparates à notre tour, tels les débris d’une civilisation morte au fond des océans. »
L’auteur, dans son roman « les rêves perdus de Leyla », nous entraîne dans un univers onirique, où l’on ne sait plus si on est dans le rêve ou dans la réalité, dans la vie ou dans la « Contrée du Néant », Si Leyla, le personnage central, est un monstre ou un ange, un fantôme ou un être réel, si la mort est un rêve ou si ce sont les rêves brisés qui nous projettent dans l’univers de la mort.
La composition est proche d’une symphonie où les gémissements de Leyla sont un peu comme le coryphée qui rythme la tragédie.