Comme toutes les autres religions, l'islam doit prendre conscience d'un fait capital : pour survivre dignement dans le monde moderne, il doit se justifier d'un point de vue universel. 'Alî ibn Abî Tâlib aurait affirmé que ce ne sont pas les adeptes, fussent-ils majoritaires, qui justifient le droit, mais c'est le droit qui donne aux adeptes leur légitimité, fussent-ils minoritaires. Pour Al Ghazâlî, « Qui sonde le droit à travers ses partisans sombre dans l'erreur. Sache le droit, tu connaîtras ses hommes ». Cette démarche peut elle permettre à l'islam de s'approprier une philosophie des droits de l'homme digne des temps modernes ? L'auteur propose une relecture des quatorze commandements des versets 23 à 37 de la sourate Al Isrâ', qu'il regroupe sous le nom de Deuxième Fâtiha. Par la majesté de son inspiration, cette section du Coran a le privilège de guider croyants et non croyants vers une éthique universellement acceptable, potentiellement inspiratrice d'un droit moderne. Relue, redéployée et réorientée, la pensée musulmane doit être mise sur la voie d'un renouveau radical, empruntant enfin le chemin de la démocratie, de la liberté et de l'Etat de droit. L'islam fera alors sienne cette loi universelle : l'homme est né pour être démocrate.