Il y a plus de trente ans paraissait cette anthologie où des textes parmi les plus forts de la littérature tunisienne sont recueillis et traduits en français par Salah Garmadi et Taoufik Baccar qui avaient alors réalisé ce miracle d’offrir une postérité nouvelle à ces récits philosophiques, nouvelles, poèmes, etc … oeuvres de Douaji, Messadi, Chabbi et Khraïef entre autres. L’introduction de Taoufik Baccar rédigée en 1981, reste d’une déconcertante actualité, il écrivait : «aujourd’hui encore un malaise certain règne parmi les auteurs, même les plus confirmés de la nouvelle littérature tunisienne. Quelques-uns comme Madani ou Ayadi délaissant le récit, ont émigré vers le théâtre dans l’espoir d’un contact direct avec un public plus large d’autres, comme le poète Hammami, ne veulent s’exprimer qu’en dialectal pour être plus immédiatement compris par les gens du peuple. Les plus désespérés pensent même qu’ils se sont tout bonnement fourvoyés dans une voie qui, loin de les rapprocher des masses, les coupe radicalement d’elles. De nouveau on s’interroge sur la littérature, sa signification, ses moyens. »