il ya quelques années que j'ai rencontré un vieux monsieur qui était gardien dans notre quartier. Il m'a raconté qu'avant sa retraite,il travaillait en tant que conducteur d'engins de chantier dans les années 1990 et début 2000 dans l'aménagement des berges du lac de Tunis. C'est avec beaucoup d'émotions qu'il m'a raconté un fait insolite : un avion de la 2ème guerre mondiale a été déterré.Ce qui l'avait le plus marqué fut le visage presque intact des victimes après plus de 60 ans dans le cockpit au fond de la vase. Les familles ont été appelées .Les personnes à bord donnaient l'air d'être assez jeunes.Le fils venu identifier le corps de son père paraissait deux fois plus âgé .Le temps sembait s'être arrêté pour les personnes à bord.J'ai basé ma fiction sur ce fait divers qui est passé presque inaperçu. J'ai voulu relater que la Tunisie , se situant au centre de la Méditerranée a été au cours des siècles le théâtre de conflits dont les enjeux dépassent le cadre de nos frontières.Si un événement, en apparence sans importance, venait en changer d'autres sur une échelle inattendue? Si un grain de sable venait gripper une machine bien huilée? L'histoire serait-elle la même?
Yaïr Mozes, célèbre réalisateur israélien au crépuscule de sa vie, est convié à une rétrospective en son honneur à Saint-Jacques-de-Compostelle. En compagnie de Ruth, l'actrice qui fut jadis sa muse, il revoit ses oeuvres de jeunesse. L'épreuve est troublante pour le vieil homme qui croyait avoir fait le deuil paisible de ses émotions. Au coeur de ce voyage dans le passé, un énigmatique tableau,
accroché au-dessus du lit que Mozes et Ruth partageront chastement : une Charité romaine, où l'on voit une jeune femme allaiter un vieillard emprisonné. Qui écrit le scénario de nos existences ? Et si la vie n'est qu'un songe, peut-on in extremis en corriger les faux raccords, tel un film sur une table de montage ? Dans ce roman pétillant d'intelligence, l'un des plus grands écrivains israéliens scrute l'âme d'un homme qui se demande "comment ne pas renoncer au désir pendant le peu de temps
qui nous reste".
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