Azouz Begag est né en 1957, à Villeurbanne, de parents algériens. Son roman,Le Gone du Chaâba a été adapté au cinéma et a connu un succès de librairie considérable. Auteur de nombreux livres, romans et essais, Azouz Begag est sociologue et chercheur au CNRS.
Le Chaâba ? Un bidonville au bord du Rhône, près de Lyon, il n'y a pas si longtemps... Un amas de baraques en bois, trop vite bâties par ces immigrants qui ont fui la misère algérienne.
Ici comme ailleurs, les éclats de rire des enfants résonnent dès le lever du soleil. Les "gones" se lavent à l'eau du puits et font leurs devoirs à même la terre. Mais chaque matin, ils enfilent leurs souliers pour se rendre à l'école avec les autres...
Là, derrière les mots inscrits sur le cahier d'écriture, de nouveaux horizons apparaissent. Un monde de connaissances, de rêves et d'espoirs à découvrir.
Heureux d'échapper à la monotonie de son académie militaire, le lieutenant Drogo apprend avec joie son affectation au fort Bastiani, une citadelle sombre et silencieuse, gardienne inutile d'une frontière morte. Au-delà de ses murailles, s'étend un désert de pierres et de terres desséchées, le désert des Tartares. À quoi sert donc cette garnison immobile aux aguets d'un ennemi qui ne se montre jamais ? Les Tartares attaqueront-ils un jour ? Drogo s'installe alors dans une attente indéfinie, triste et oppressante. Mais rien ne se passe, l'espérance faiblit, l'horizon reste vide. Au fils des jours, qui tous se ressemblent, Drogo entrevoit peu à peu la terrible vérité du fort Bastiani.